Mon hôtel étant situé près de la gare, il me faut 30 minutes, à travers un Reims qui se réveille doucement , pour rejoindre l’imposante basilique Saint Rémy.
C’est là que je retrouve le GR645, pour dernier trajet commun avec le Camino de Santiago. Il m’entraîne très vite, à travers un quartier très récent, vers la coulée verte.
C’est le long de ce paisible canal qu’est aménagée une large piste cyclable où se croisent les citadins joggeurs et les navetteurs cyclistes. Le GR la suit sur plus de 10km, avant d’escalader la Montagne de Reims. J’avoue que je crains un peu la monotonie, comme je l’ai déjà parcourue en 2012. Après deux kilomètres, je découvre le signal du départ d’une variante balisée via Campaniensis. J’ignore si elle sera bien balisée,?je ne sais rien de son tracé et surtout je me demande si elle passe par Trepail où j’ai trouvé un logement. Mais bon, je tente l’aventure!
Quelques centaines de mètres après avoir quitté le canal, je rencontre Lucky Luke, embusqué, surplombé par un vautour. Mauvais présage ?
Le chemin me fait traverser le village de Cormontreuil, puis un grand zoning commercial.
Dans notre vie quotidienne, nous avons vu progressivement s’installer ces zones et nous n’avons pas conscience de la violence de cette occupation des surfaces, insensible à tout autre considération qu’un profit le plus rapide possible.
Heureusement pour mon moral, je quitte bientôt le goudron pour traverser les premières vignes. Et je fais un premier arrêt, pour rédiger ces mots à l’ombre de l’église de Trois Puits.
L’itinéraire semble bien balisé. J’arrive à Montbre.
Ensuite, après quelques kilomètres de vignes très bien entretenues, j’aperçois le village de Rilly-la-Montagne.
Aux premiers bâtiments, je retrouve bien des noms connus, mais plus le balisage.
J’ai beau chercher au niveau des différents carrefours, rien! J’explore le petit centre, les rues près de l’église, choux blanc.
Je m’assieds un peu à l’ombre. Je médite un moment à la curieuse expression potagère que je viens d’utiliser. Et je décide de suivre mon instinct de pigeon voyageur en prenant la route s’approchant le plus de ma destination finale.
À la sortie du village, je rencontre un GR, le 142. En le suivant, je navigue d’abord entre les vignes jusqu’à Chigny-les-Roses, puis il me fait grimper dans la forêt de Vergny.
Je vous passe les travaux destinés sans doute à m’égarer.
Je quitte ensuite le GR pour suivre un autre sentier à travers la forêt. À moins de 30 mètres une biche effrayée s’éloigne en bondissant élégamment.
J’arrive sur la départementale numéro 7, très fréquentée. Sur la carte, après moins de deux km, je devrais trouver un chemin zigzaguant vers Trepail. Pas de chance, il a disparu sous un tapis de ronces. Je dois donc poursuivre sur le bord de la D7 jusqu’à Louvois, 6 Km plus loin pour reprendre un autre GR.
Le château de Louvois, construit par le marquis du même nom, un des principaux ministre de Louis XIV
Le GR14 m’extrait, heureusement, de la circulation automobile pour m’entraîner à nouveau vers la montagne.
Après un tour dans la forêt du plateau, il redescend un peu pour passer à la limite entre les arbres et les vignes.
J’apprécie la vue!
Ce que j’aime un peu moins, c’est la manie qu’a ce chemin de me faire remonter dans les bois, de me faire descendre dans les coteaux puis de recommencer…
C’est la première petite montagne que je rencontre cette année, mais j’en profite bien !
Enfin, j’arrive à Trepail.
Quand je fais le total, j’ai marché un peu plus de 30km, plutôt que les 27 prévus. Bon, c’est promis, demain je serai sage et très attentif au balisage!
En tout cas, si la journée a été fatigante, elle n’a pas été monotone.
Trepail est un village trèèès calme. Elle ne compte pas moins de 15 producteurs de Champagne, mais pas un endroit pour boire un verre.
Et voici le seul magasin, restaurant et traiteur :
Décidément aventurier aujourd’hui, j’essaie. Eh bien, la pizza Camembert est tout à fait consommable.
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