11 juin Donnement

Pas de problème balisage sur cette variante historique. Il est inutile car il suffit de suivre le tracé de l’ancienne voie romaine.

D’abord c’est la D4 qu’il faut emprunter.

Passé Coole encore somnolent en ce petit matin dominical, le départementale s’écarte vers la droite, mais en face le chemin en ligne droite m’entraîne vers la forêt de Vauhalaise.

Un chevreuil traverse devant moi et se réfugie dans cette réserve naturelle.

Cette route voulue il y a deux millénaires par une Rome au sommet de sa puissance marque encore le territoire en délimitant les bois et les parcelles.

Soudain un zigzag incongru. Il est dû au petit talus érigé au 19ième siècle pour permettre le passage d’un chemin de fer qui, lui, n’a pas résisté à l’épreuve du temps.

À la sortie des virages, quelqu’un de charitable a tenu à rassurer les marcheurs. Dans l’ordre ce serait plutôt Corbeil puis Rome.

Un petit lapin sur un chemin…

Petite pause à l’ombre de l’église de la Nativité de la Sainte Vierge de Humbauville.

À partir d’ici, c’est la D12 qui recouvre l’ancienne Via jusqu’à…

Dont elle devient la Grand Rue équipée à chaque extrémité d’un feu rouge « punitif ».

La suite pour moi, sera une heure et demie à me traîner dans un paysage immobile, par 29 degrés … à l’ombre. Au moins, j’ai l’occasion d’apprécier les 40 nuances de vert de la Champagne avant les moissons.

Au loin, des éoliennes semblent comme moi, arrêtées et écrasées par le soleil.

Voici le cœur de l’oasis de Corbeil.

Nicole m’a pourvu pour le lunch de quoi nourrir deux pèlerins pendant deux jours!

Et c’est reparti pour 8km de désert sur ce qu’on appelle ici le Chemin des Romains.

Les nuages ont fait leur apparition et certains cumulus ont une base bien sombre.

Observez cette petite silhouette sombre sur le chemin. C’est un chevreuil qui détale avant de plonger vers la gauche. Je peux suivre sa tête et son dos grâce aux bonds qu’il fait dans le champ de blé avant qu’il ne disparaisse parmi les tiges de colza encore plus hautes.

Ce monsieur est occupé à arroser son champ. Il s’agit d’une variété de pommes de terre dont j’ai oublié le nom, très grosses, le sol ici n’est pas idéal pour elles, c’est pour cela qu’il faut arroser. Elles sont produites spécialement pour l’usine McCain qui en fait de longues frites surgelées. Il paraît que c’est important pour le consommateur qu’elles soient longues…

Mais là, le cultivateur ferme les vannes car il compte sur un prochain orage pour continuer le travail.

Je n’ai pas envie d’être arrosé comme les patates, alors je presse le pas. Dans le lointain, sur ma gauche, je perçois deux éclairs. À mon arrivée à Donnement les grondements se font de plus en plus nombreux.

Ouf, je gagne ma course avec l’orage. J’arrive à belle la maison en pans de bois de Michèle et Jean-Luc avant lui, il y a même encore du soleil. Je fais connaissance avec mon hôtesse pendant qu’il tonne et que la pluie arrose une nature qui en a besoin… mais pas votre pèlerin, bienheureux d’être au sec.

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