La pluie d’hier soir s’est transformée en brume sous l’effet du réchauffement matinal. Je quitte Donnement dans cette atmosphère ouatée
C’était à nouveau une étape comme on les espère sur le chemin. Ce couple ne m’a pas seulement ouvert les portes de sa maison, il m’a accueilli comme un ami.
C’est donc avec un sentiment de gratitude que je les quitte ce matin pour une étape qui devrait être assez courte.
À Braux la voie romaine fait place aux premiers virages.
Quoique je n’aie pas démarré tôt, les parole de Bashung me reviennent…
De l’aube à l’Aube,
Une partie de la matinée
Et les vacances,
Moi, j’avance !
Après Yevre-le-Petit, le soleil réapparaît.
Un agriculteur arrose déjà ses pommes de terre. Le jet éclabousse la route où je dois passer, puis s’arrête.
Mais au moment où je suis à portée de son jet, brusquement il repart. Et je suis bon pour une douche!
TU M’A EU, TU EST CONTENT? EH, PATATE !
Oups, pardon… j’avais oublié Que vous étiez là.
Bon avec ce soleil, je sèche très vite.
À Rosnay-l’Hopital, je rejoins le tracé officiel de la Francigena. Sa belle église et la crypte sont ouvertes aux visites. C’est assez rare, et précieux.
Dans cette crypte, un tronc qui n’est pas du 13ieme siècle mais pas loin quand même.
Je me demande si quelqu’un en possède encore la clé.
Et voici Brienne et son château installé sur le premier petit relief rencontré depuis quatre jours.
La ville voue un véritable culte à Napoléon, un ancienne église a même été transformée en musée. Il recèle un authentique bicorne lui ayant appartenu. Malheureusement il est fermé ce lundi.
Mais pourquoi cette dévotion?
Eh bien Bonaparte a passé cinq année de sa vie ici, à l’école militaire, installée dans un ancien couvent aujourd’hui disparu. Vous lirez pourquoi.
Il est arrivé ici depuis son Ajaccio natal un peu avant ses 10 ans pour repartir à ses 15 ans pour l’école d’artillerie de Paris. Un an plus tard il était officier artilleur dans régiment. Un tel destin me fait imaginer différemment les armées de cette époque.
Et il est revenu à Brienne trente ans plus tard, en janvier 1814. Il a alors 45 ans et est empereur depuis 10 ans. C’était la campagne de France, après la Bérézima. En retraite il livra ici une bataille contre ses ennemis, les coalisés. Brienne fut prise et reprise, elle fut incendiée, il n’en resta que des cendres. Mais ses habitants, visiblement pas rancuniers, ont décidé de placer une statue à sa gloire devant leur mairie. Et la ville porta même le nom de Brienne-Napoléon pendant une trentaine d’années.
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