Annette collectionne les photos des pèlerins hébergés dans le moulin. Voici le résultat du shooting de ce jeudi.
Pendant qu’elle m’envoie ce chef-d’œuvre, elle m’explique que le trajet officiel va me faire passer par Châteauvilain, un détour dont le seul intérêt est la possibilité d’un ravitaillement. La voie historique passe, elle, par Bricon où Sigeric a fait étape. Elle serait plus courte de plusieurs kilomètres.
Difficile de résister à de tels arguments.
À la sortie du village, un monsieur arrête sa Kangoo bleue pour me demander si tout va bien et si je n’ai besoin de rien. Il m’explique qu’il est le président de l’assos qui balise ce tronçon de la Francigena historique.
En effet, un peu plus loin, un premier panneau m’envoie dans les champs, mais à la lisière du bois, le chemin disparaît dans les hautes herbes. C’est décidément le running gag cette année!
Pas facile de progresser sur un tel terrain. Il faut lever haut les genoux !
Quand, soudain, je fais une rencontre du troisième type.
La silhouette blanche me fait un lent salut silencieux et m’indique sans un mot, d’avancer mais le plus loin possible de ses ruches. Puis il ou elle, je ne le saurai jamais, lève son pouce avant de se pencher sur un de ses boîtes à abeilles.
René est occupé à biner son terrain. On se fait d’abord bonjour de loin. Mais lorsqu’il voit que je fais sa photo, il s’approche en souriant pour me serrer la main. Il connaît le responsable de l’association que j’ai rencontré à Bricon ainsi qu’Annick qui m’hébergera ce soir. Visiblement il apprécie les rencontres avec les marcheurs qui traversent sa région, il se souvient de plusieurs d’entre eux. Bref j’ai fait une rencontre d’un type sympa.
Une Dodge Command Car bien restaurée à Blessonville.
Je retrouve le balisage officiel un peu avant Richebourg.
Mormant, le petit hameau où je passerai la nuit est né de l’installation d’une abbaye. Cette Maison-Dieu fut érigée en 1095. Située sur l’ancienne voie romaine, à la fois hôpital et église, son rôle était de « recevoir les pèlerins et secourir les pauvres ».
Après être devenue pendant quelques années commanderie templière, à elle passa à l’ordre de Malte qui l’occupera jusqu’à la révolution.
Dans ce qu’il reste de l’enceinte, une poterne et une meurtrière.
Depuis, ces bâtiments sont utilisés comme exploitation agricole.
Voici un débarras dans le réfectoire des moines du 12ème siècle.
26