Rudolf m’a rejoint hier soir, il a 73 and et c’est un acharné des chemins. Il réalise là le petit tronçon de la Francigena qu’il n’avait pas encore parcouru. Mais il a à son actif plusieurs trajets vers Compostelle, à partir des différents départs français mais aussi la via de la Plata, le Lusitanien et le chemin des Anglais. Il porte un t-shirt du Chemin d’Hadrien, en Écosse. Il m’explique le chemin d’Harold en Norvège et me recommande un trajet partant de la frontière polonaise et traversant l’ex Allemagne de l’Est.
Notre hôtesse nous a préparé en excellent souper à base de lentilles cultivées par son mari à Mormant. Difficile de faire plus local. Il faut dire que la première épicerie est à 20 Km! Ce petit hameau compte vingt-quatre habitants, tous de la même famille.
Comme Annette hier, Annick m’explique un raccourci qui me fera gagner une heure de marche, via l’ancienne voie romaine.
Et c’est en partie à travers bois que j’arrive à Marac.
Avec son beau colombier du XIIième.
Il fait 26 degrés mais lorsque le soleil est de la partie, il fait bien chaud quand même. Alors lorsqu’apparaissent des nuages, le marcheur est heureux de bénéficier de leur protection. Le photographe est un peu moins content par contre.
Je ne suis pas perdu, je retrouve le marquage rouge et blanc dans ce village dont le nom sonne si bien.
Le lavoir de Saint-Martin-les-Langres est parfait pour prendre un moment de repos.
Et le chemin m’emmène à travers champs et bois, vallées et collines.
Les trois derniers kilomètres de cette étape furent les plus pénibles. Le balisage m’a fait descendre par un sentier abrupt envahi par les orties pour remonter vers les murailles de la cité par un aussi mauvais chemin.
Je débouche dans la ville bien fatigué, les jambes piquées par les orties et les vêtements couverts de toutes sortes de semences d’herbes. Sans parler de ce que je vais trouver dans les bottines.
Diderot le héros né à Langres et à droite, avec son t-shirt bleu, Rudolf devant son grand verre de Kwak.
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