Après deux semaines de marche, la cité fortifiée de Langres m’a semblé un bon endroit pour m’arrêter une journée.
Je me rends à l’office du tourisme pour me procurer le cachet sur ma credenciale et un audio guide et je tombe sur une bande de copines bien décidées à fêter dignement un enterrement de vie de jeune-fille. D’ailleurs la victime a droit à un tour de moulin.
Perchée sur son éperon rocheux, elle a pendant des siècles défendu la frontière est du royaume. Elle a entre autres dû affronter les Huns, Saint Didier en a perdu la tête, mais aussi les Vikings, à une telle distance de la mer, et même les sarrasins, aussi bien loin de leurs bases.
Apres la guerre de 1870, les militaires ont autorisé le construction d’un train à crémaillère reliant la ville à la gare dans la vallée. Mais la passerelle qu’il empruntait devait rester démontable en cas de conflit.
Maintenant, un ascenseur incliné relie les parkings extérieurs à la cité
Le tour des murailles fait 3,5 km. La tour Saint Jean était aussi un colombier militaire. Les pigeons transportaient les messages à la citadelle de Besançon en 80 minutes. Moi, je marcherai quatre jours pour y arriver.
Au chevet de la Cathédrale Saint Mammès, je retrouve la bande de copines qui ont privatisé le petit train. Je les rencontrerai encore en kwistax, au comptoir d’un glacier et devant quelques bouteilles de rosé sur une terrasse. On va s’en souvenir de cette journée !
Est-ce en l’honneur de Diderot et des Lumières? La rue est éclairée par des abat-jours.