Nuit d’orage sur toute la France, à Grandchamp aussi. Je suis bien heureux d’être a l’abri chez René. Il est hollandais, porte les séquelles de deux AVCs, et il est visiblement content d’avoir de la compagnie. La soirée s’est passée en tête à tête, en néerlandais, à évoquer sa vie d’architecte et ses voyages en Asie.
Après une courte éclaircie, le ciel devient bien sombre et commence à lâcher quelques gouttes.
Bizarrement, je n’ai trouvé aucun logement à Champlitte, mais bien à l’étape suivante, à Dampierre. Mais pour raccourcir le trajet qui sinon dépasserait les 40km, j’ai décidé d’éviter la ville en prenant un chemin plus direct.
À Grenant, la pluie devient plus intense.
Mon précieux GSM voyage donc à l’intérieur de mon sac.
Et c’est parti pour une bonne dizaine de kilomètres ainsi en configuration drache. Je passe de la Haute-Marne à la Haute-Saône, j’avance maintenant en Franche–Comté .
Arrivé à Pierrecourt, je me réfugie dans une aubette pour manger un bout au sec. Alors que je reprends la route, un peu avant la sortie du village, je suis interpellé par une dame qui insiste pour m’offrir un café. C’est une ancienne pèlerine de Compostelle d’une soixantaine d’années en visite chez sa maman dont je fais également connaissance. Dans le salon très sombre, nous prenons un café et grignotons quelques biscuits en parlant du village qui se désertifie. Beaucoup de maisons sont vides, la population qui jadis comptait plus de 600 habitants, se limite maintenant à une centaine. Dont seules deux familles avec des enfants. Pour continuer à vivre ici, il faut être très autonome. Il n’y a plus aucun service, le premier magasin est à plus de 10km.
Il faut que je m’arrache, j’ai encore de la route à faire, moi!
Au hameau d’ Aumônières, ce qu’il subsiste d’une commanderie de l’ordre de Malte, non loin de l’ancienne voie romaine Langres–Besançon.
Les nuages s’écartent et la chaleur revient avec le soleil. Qu’il est agréable de sécher ainsi! Mais bientôt je dois passer à la configuration soleil, avec lunettes et casquette, et je me remets à chercher l’ombre.
Après un petit stop à l’ombre de l’église de Delain, que je vous épargne car elle est peu intéressante, j’arrive à Dampierre qui est une ville d’un genre à part…
Elle est prudente !
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