Après l’orage de cette nuit, la pluie continue de tomber lorsque je me remets en marche. Je remonte maintenant le chemin suivi par les jacquets vent de Suisse et au delà. 
Dès le départ une bonne grimpette dans les Monts de Gy suivi de 10km complètement nature.
Je repense à Chiara. Elle est arrivée hier, à vélo, complètement exténuée. Désespérant de trouver un logement, elle s’était arrêtée chez le boulanger qui lui a indiqué le gîte et, au passage, lui a offert un pain et cinq abricots. 
Quel plaisir de voir son soulagement quand André, le bénévole qui était occupé à m’accueillir, lui a confirmé qu’elle était aussi bienvenue. Je jouais l’interprète entre l’accueillant, qui ne parlait que le français et elle qui s’exprimait en anglais et italien. Jusqu’à la fin de la conversation André s’est obstiné à l’appeler Claire.
Depuis quatre ans, elle travaille comme serveuse dans le Lake District, dans le nord de l’Angleterre. Elle a démarré de là et roule jusque chez ses parents dans la région de Naples en suivant la Francigena. Elle a déjà connu pas mal d’aventures. Peu avant Reims on lui a volé son sac banane contenant son portefeuille, ses sous, ses papiers, ses cartes, son topoguide et sa credenciale ! Aujourd’hui, elle se demande comment elle va franchir les Alpes tant ses jambes la font souffrir.
Le soleil se réveille, il est en forme ! Mes vêtements sèchent vite.
Je suis arrivé dans le département du Doubs. C’est le numéro 25.
La Dordogne le vintaquatre le Doubs vingt-cinq.
Et je traverse l’Ognon.
Le sentier butte sur la ligne TGV. C’est un barrage pire qu’un fleuve. Détour jusqu’au pont, près de la gare TGV de Besançon. Il me reste pourtant une dizaine de kilomètres à parcourir.
Il fait chaud et lourd. Je fatigue.
Heureusement c’est de la descente et entre les villages, Auxon Miserey, École-Valentin, autant de faubourgs de Besançon, le balisage me fait retrouver l’ombrage des bois.
J’arrive enfin à destination.
Une bonne douche, une petite lessive et je pars visiter la ville qui se prépare à la fête de la musique.
Au bout de là Grand Rue, se trouve la Porte Noire. C’est un Arc de Triomphe romain, j’ai retrouvé la voie romaine !
À deux pas une petite place où se trouve la maison natale de Victor Hugo mais aussi celle des frères Auguste et Louis Lumière !
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