J’ai appris un dicton canadien et j’aimerais vous le partager :
Abuse du présent
Laisse le futur aux rêveurs
Et le passé aux morts
Ça finit d’une manière un peu sombre mais j’adhère à l’idée.
Comme souvent sur mes chemins, j’ai un sensation bizarre de repasser au petit jour par des rues maintenant si paisibles alors qu’hier soir je les ai découvertes pleines d’animation.
Je sors de la ville par la porte d’Auguste.
C’est un Arc de Triomphe bâti pour célébrer sa victoire sur les Salaces. Ce peuple, qui jusqu’alors contrôlait les montagnes, a maintenant disparu, mais ses blagues survivent encore. Ce qui prouve la puissance de l’humour.
Le tracé nous emmène par un pont romain de la même époque. Il a l’air un peu bête comme ça, au dessus de rien. Mais autrefois il enjambait le Buthier. Aujourd’hui le torrent a préféré prendre un autre chemin.
Un dernier regard vers Aoste.
Le parcours nous entraîne sur le flanc de la vallée. Il traverse vignes et vergers.
Les pèlerins avec lesquels j’ai marché les derniers jours ont tous logé à des endroits différents cette nuit. Je les progressivement retrouve en cours de route, mais je dois dire adios aux amoureux qui ont choisi de faire une plus courte étape et s’arrêter à Nus.
Nous passons au pied du Castello de Quart. Un peu plus loin, le chemin s’est effondré et une déviazione a été mise en place. Et, mama mia, elle rallonge le trajet de 45 minutes alors que la durée de l’étape était déjà de 8 heures !
L’avantage est qu’on bénéficie de très belles vues sur le château.
La promenade continue à flanc de montagne par des sentiers jamais horizontaux.
Il est déjà 13h lorsque nous nous arrêtons à Nus pour une pause, dans la fraîcheur de l’église. Nous ne sommes qu’à mi parcours.
Décoration insolite : un bobsleigh.
Nous enchaînons montées et descentes, il fait 29 degrés et plein soleil, après une bonne vingtaine de kilomètres de ce régime, j’en bave. Un arrêt au bar de Chanbave est bienvenu !
Jusqu’au bout le balisage nous a fait descendre vers la vallée puis remonter.
Heureusement, un petit vent frais nous fait du bien.
Au milieu de l’image, le château de Châtillon, la ville est derrière, encore à 6 Km.
Je loge au couvent des Capucins. L’accueil est vraiment sommaire, trois lits et une toilette à la turque qui fait office de douche quand on y place un caillebotis.
C’est le père Stefano qui nous accueille. Il est déjà près de 18 h. Visiblement il aime les rencontres, nous devons lui détailler nos origines, notre familles, notre métier, où nous avons étudié… avant de nous permettre de prendre cette douche dont nous rêvons.
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